Pygargue à queue blanche - VPB se porte partie civile dans une affaire de braconnage

Année après année, le phénomène du tir sur les espèces protégées ne faiblit pas. Il est bien connu des vétérinaires praticiens qui reçoivent et soignent, le plus souvent bénévolement, des faucons, éperviers, autours, buses, etc. victimes des plombs de chasse. Certes, l’association Vétérinaires Pour la Biodiversité (VPB) est une association vétérinaire : à ce titre, VPB veut promouvoir une prise en charge médicale de ces animaux toujours plus performante dans le respect du code de déontologie de la profession.

Mais VPB est une aussi une association de protection de la nature, et doit tout mettre en œuvre pour réduire les causes de mortalité de la faune sauvage liées aux activités humaines. Lorsque la jeune pygargue à queue blanche Morzine (l’aigle le plus rare en France*) a été retrouvée morte en Isère en février 2024, tuée par balle, VPB a décidé de se porter partie civile. C’est la première fois à notre connaissance que des vétérinaires prennent leur responsabilité devant les tribunaux sur une affaire de braconnage. 

Pourquoi faire ? Les autres associations de protection mènent déjà ce type d’action depuis de nombreuses années…

Simplement parce que les vétérinaires doivent faire entendre leur refus de ces actes de destruction gratuite. Certes nous sommes des soignants avec ce que ça implique comme engagement. Mais nous sommes aussi, avec l’ensemble de nos équipes, sensibles aux notions de bien-être et de respect des animaux.

L’affaire est passée devant le Tribunal Correctionnel de Grenoble le 13 mai 2024, où VPB était donc représentée par son avocat. La presse a largement couvert l'évènement. 10 parties civiles étaient présentes en tout.

Le Ministère public a requis 4 mois de prison avec sursis pour les deux prévenus, 6000€ d'amende avec sursis, 2 amendes de 500€ pour les contraventions de chasse, retrait du permis de chasse avec interdiction de le passer pendant 3 ans, confiscation de l'arme qui a servi au délit, interdiction de détenir une arme pendant 3 ans et publication du jugement. Le Tribunal a été attentif à nos observations et rendra son délibéré le 17 juillet prochain.

Nous espérons que cette action de VPB rencontrera le soutien du plus grand nombre. Ce soutien sera indispensable si nous décidons de mener d’autres actions en justice, en nous impliquant notamment dans les affaires d’empoisonnement de la faune sauvage, une pratique qui malheureusement n’appartiennent pas au passé.

©Roy Dennis Wildlife Foundation