Fièvre catarrhale ovine : impact potentiel sur les rapaces nécrophages

En France sévit actuellement une épizootie de fièvre catarrhale ovine : le 12 septembre, 22 départements étaient déjà concernés avec près de 2000 foyers. Le taux de mortalité de cette maladie est important et peut atteindre les 30% ; ainsi, de nombreux cadavres d’ovins se retrouvent dans le milieu naturel, faute de pouvoir être transportés jusqu’à l’équarrissage. Ils sont alors susceptibles d’être ingérés par des oiseaux nécrophages comme les vautours.

Or ces ovins ont souvent été traités avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens utilisés hors AMM) et il est avéré scientifiquement que ces anti-inflammatoires sont pour certains très toxiques, voire mortels pour les rapaces nécrophages.

L’ANMV (Agence Nationale du Médicament Vétérinaire) a demandé de prendre en compte la dangerosité de ces anti-inflammatoires sur la faune sauvage. Elle recommande de ne pas utiliser de médicaments à base de flunixine méglumine, de carprofène et de kétoprofène sur des animaux présentant un fort risque de mortalité et dont la dépouille devra être laissée in situ. L’ANMV recommande d’utiliser des médicaments à base de méloxicam, molécule connue comme étant moins toxique pour les oiseaux nécrophages.

La Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV) a en outre récemment envoyé à ses adhérents une note explicative sur le sujet.

Dans nos régions on peut rencontrer 4 espèces de vautours : le vautour fauve, le vautour moine, le percnoptère d’Egypte et le gypaète barbu. Leur rôle dans les écosystèmes est fondamental et l’utilisation sans précaution d’AINS toxiques pourrait avoir de graves conséquences pour ces espèces.