Commentaires sur le livre « ARTICLE ZERO »

publié par l’association ANIMAL CROSS

L’organisation de la chasse en France obéit à une multitude de réglementations que très peu de gens maîtrisent vraiment. Elle obéit également à des contraintes économiques spécifiques, à des flux financiers complexes, et à une logique de groupes de pression qui sont le résultat d’une longue implantation dans les territoires.

L’association Vétérinaires pour la Biodiversité (VPB) s’est intéressée de près à la publication de l’ouvrage « ARTICLE ZERO » rédigé par l’association Animal Cross parce que les vétérinaires sont régulièrement en contact avec les chasseurs, sans toujours connaître l’organisation des activités cynégétiques. Un ouvrage qui veut faire la synthèse sur l’ensemble des thèmes relatifs à la chasse est donc de nature à intéresser les vétérinaires.

L’association VPB ne se déclare pas contre une activité de chasse de loisir, même si la notion de loisir ou de tradition mortifère heurte de très nombreux vétérinaires. VPB définit ses positions et ses engagements en regard du droit, des connaissances scientifiques disponibles et du respect du Vivant. Lorsque des pratiques de chasse sont illégales, lorsqu’elles mettent en danger la survie d’une espèce ou l’équilibre d’un écosystème, lorsque les services rendus par un animal sauvage ne sont pas pris en compte dans une perspective « One Health », lorsque les pratiques cynégétiques sont sources de souffrances animales inutiles, et à chaque fois que les vérités scientifiques établies sont oubliées ou négligées, l’association VPB choisit de se mobiliser auprès des institutions, des tribunaux et des vétérinaires.

L’ouvrage « ARTICLE ZERO » répond aux questions que se pose un scientifique comme le vétérinaire à propos de l’activité chasse. Il est largement documenté, fournit de très nombreuses références bibliographiques, et aborde de façon très pédagogique et sans pathos des thèmes très techniques et polémiques.

Un exemple : le renard roux est classé en France comme Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts (ESOD) : c’est un « nuisible » aux yeux de la loi, on peut le « détruire » sans limite en tous lieux et toute saison. Plus de 500.000 renards sont tués chaque année en France. Pourquoi ? Les justifications sont très contestables et souvent éloignées de l’intérêt général. L’évaluation scientifique de ces « destructions » est inexistante et les services écosystémiques rendus par le renard sont oubliés (parmi lesquels la protection de la santé humaine via le contrôle de populations de rongeurs hébergeant les tiques vectrices de la maladie de Lyme et de l’encéphalite à tiques).